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  • Stéphanie

Réponses aux arguments qui rejettent une éducation particulière pour les doués et les surdoués

Il est évident que le système scolaire[1] habituel a été créé pour répondre aux besoins du plus grand nombre d’élèves et d’étudiants. Pour plusieurs intervenants en milieu scolaire, encourager une éducation individualisée pour répondre aux besoins des personnes douées et surdouées est antidémocratique, voire eugéniste[2]. Même le Ministère de l’Éducation du Québec a choisi, lors d’une réflexion approfondie sur la question, au début des années 80, de ne pas appuyer la voie de la reconnaissance d’une éducation spécifique pour répondre aux besoins éducationnels des personnes ayant des aptitudes intellectuelles élevées[3]. Bien souvent, la notion de « surdoué » a une connotation que plusieurs peuvent considérer prétentieuse et inacceptable d’un point de vue éthique. Peut-être est-ce parce qu’elle évoque une notion de supériorité qui contrecarre le principe de l’égalité entre les hommes ? Il est possible qu’un certain nombre de pédagogues considèrent que la création de services adaptés aux demandes de la population douée et surdouée ne fasse qu’accentuer la différence entre les personnes douées et surdouées et les autres. En préconisant une méthode d’apprentissage commune à tous, on encourage les doués et les surdoués à régresser, à nier leurs capacités et à gommer toute différence[4].

Pourtant, chaque individu est unique. Habituellement, le Ministère de l’Éducation et les établissements d’enseignement vont encourager les efforts des élèves et des étudiants ayant des difficultés d’apprentissage. On ne lésine pas sur les moyens pour approfondir des solutions pour contrer l’échec scolaire chez les élèves et les étudiants en difficulté. Des heures de récupération, des rencontres personnalisées de tutorat, du matériel pédagogique adapté, des programmes académiques particuliers, l’État s’investit beaucoup pour aider les jeunes éprouvant des difficultés académiques[5]. On a parfois l’impression que pour plusieurs intervenants, le décrochage et l’échec scolaire ne peuvent en aucun cas être associés à la douance[6]. Les jeunes doués et surdoués devraient être en mesure de s’adapter au système d’éducation et réussir à satisfaire ses exigences avec une grande aisance[7]. Pour ceux qui considèrent la douance comme étant strictement innée, l’idée que les gens naissent avec un potentiel intellectuel différent, est difficilement conciliable avec l’égalité des chances[8]. Si la nature a donné plus d’atouts intellectuels à certaines personnes, on n’a pas à creuser cette inégalité en d’adaptant à leurs demandes singulières. Ce serait comme si on les favorisait deux fois plutôt qu’une. Il s’agit peut-être ici de l’un des éléments de réponse qui explique la tiédeur du milieu scolaire aux requêtes des parents d’élèves doués et des étudiants doués et surdoués.

La reconnaissance de l’excellence au niveau intellectuel semble donc causer un problème. Pourtant, cela n’embarrasse pas l’administration publique que l’on crée des structures spéciales pour soutenir les sportifs ou les artistes[9]. Les dons pour les arts et les sports sont valorisés et reconnus. L’État soutient les jeunes démontrant des aptitudes exceptionnelles dans ces disciplines en favorisant le développement de ces qualités particulières par des heures de cours approfondies ou enrichies sur ces matières. Or, il est évident que ces jeunes sont des doués et des surdoués du sport ou des arts. Mais cela traduit peut-être une préférence sociale des gens pour les activités sportives ou artistiques ou détriment des activités intellectuelles. Il est peut-être plus aisé socialement de participer à des concours et des tournois concernant les activités sportives et culturelles qu’intellectuelles. D’ailleurs, on peut remarquer que généralement les vainqueurs des concours artistiques ou des tournois sportifs sont bien accueillis et acceptés par leurs pairs. On peut même se permettre de dire qu’ils sont valorisés par le groupe. Mais en ce qui concerne les concours faisant davantage appel aux aptitudes intellectuelles comme les compétitions « Génies en herbe », les tournois d’échecs et les concours scientifiques, les gagnants sont davantage traités de « bollés » avec une connotation péjorative que féliciter et encourager par le groupe[10]. Les gens craignent-ils les personnes s’illustrant à ces concours ? Il est possible que certains en déduisent que des qualités de cette nature ainsi que des capacités intellectuelles accrues favorisent une plus grande compétence à assimiler et à synthétiser les connaissances et à acquérir une meilleure compréhension du monde. C’est peut-être la peur d’être dominés par des gens ayant développé ces aptitudes qui expliquent la réaction de la majorité face à ceux qui s’illustrent de manière exceptionnelle de façon intellectuelle. Alors, pour essayer de miner et de déstabiliser ces personnes qui peuvent nous effrayer, on les insulte ou on les humilie publiquement pour les faire régresser, pour qu’ils rejoignent le niveau commun et ne présentent plus une menace pour le groupe. On aura tendance à privilégier l’hypothèse de la crainte d’être dominé pour expliquer le comportement de plusieurs face aux doués et aux surdoués, plutôt que d’évoquer la simple jalousie ou la méchanceté. Il est encore difficile à envisager pour la plupart que c’est la société dans son ensemble qui est gravement perdante lorsque l’on tolère que des personnes se sacrifient pour des raisons injustifiées.

1.1 : Les jeunes doués et surdoués n’ont besoin d’aucune aide Encore une fois, on croit parfois que les doués et les surdoués n’ont besoin d’aucune aide particulière et sont parfaitement autosuffisants en raison de leurs aptitudes intellectuelles élevés. Or, le fait de ne pas obtenir une éducation adaptée cause de graves problèmes allant des pathologies invalidantes jusqu’au suicide. L’ennui et le manque de stimulations intellectuelles peuvent favoriser l'apparition de troubles psychologiques graves comme les névroses de destruction[11]. Il est en effet assez facile d’imaginer les problèmes psychiques que peuvent causer le devoir de toujours nier son identité pour se conformer aux normes en vigueur. Compte tenu des conséquences possibles de cette nature, il nous apparaît moralement inacceptable de négliger les doués et les surdoués qui considèrent le système éducatif inadéquat pour répondre à leurs besoins. Souvent, pour justifier le manque de ressources pour fournir les services nécessaires à cette population, on évoque le manque de ressources financières. On préfère favoriser des services touchant un plus grand nombre de personnes. Or, on rappelle que seulement 2% de la population serait douée[12]. En période de restrictions budgétaires, on ne va pas nécessairement s’attarder aux demandes d’une tranche de la population aussi mince. Or, la création de services spécialisés pour les doués et les surdoués ne représenterait pas nécessairement des dépenses excessives pour l’État. D’autant plus que les jeunes bien encadrés dans leur apprentissage pourraient sans doute apporter à l’État et à la société beaucoup plus dans le futur. Le risque du décrochage et de l’échec solaire sont très présents chez cette population cible en l’absence de réponses justes pour combler des besoins pédagogiques sensibles et la situation risque d’être vraiment nuisible à l’ensemble de la société dans un avenir relativement bref. Dans un État démocratique, tenir compte des particularités et des besoins de chacun est essentiel. On reproche parfois à ceux qui appellent à la reconnaissance de la douance et des besoins particuliers des doués et des surdoués d’être élitistes, eugénistes et même antisémites ! Mais ne pas reconnaître le phénomène et accorder son intérêt à tous les autres groupes représente aussi une forme de ségrégation[13]. Malheureusement, la voix des doués et des surdoués est très peu entendue, car elle est minoritaire et peu populaire. Il pourrait être délicat pour un gouvernement et pour un Ministre de l’Éducation d’accorder son appui à cette cause sous peine d’être lui-même accusé d’élitisme. L’appui aux surdoués n’est assurément pas une clef pour augmenter son capital de sympathie électoral. Nous avons vu précédemment que l’encouragement social pour les activités intellectuelles est très peu présent chez les gens. Les politiciens n’ont donc pas beaucoup d’intérêt à encourager une cause qui ne semble pas populaire. On pourrait se permettre de conclure que les politiciens sont en quelque sorte en conflit d’intérêts en ce qui concerne la douance. D’un côté, il y a l’exigence électorale qui consiste è plaire au plus grand nombre. De l’autre, un nombre limité de citoyens qui exigent des services totalement impopulaires. La seule façon de se sortir de ce bourbier serait d’exposer à l’ensemble de la population tous les avantages qu’elle pourrait récolter à plus long terme par une éducation particulière accordée aux surdoués. Un tournant majeur s’impose sans la présentation de la situation. 1.2 : La douance a-t-elle une connotation politique ? Très souvent, on va associer la douance aux valeurs de la droite politique qui recherche davantage la performance et la compétitivité que la gauche[14]. Là encore, la douance évoque la possibilité d’une meilleure réussite académique et sociale et la possibilité de se distancer du groupe par ses activités professionnelles. Il est vrai qu’un certain nombre de personnes douées et surdouées vont choisir des professions libérales, mais là encore, il serait bien simple de faire l’amalgame entre capacités intellectuelles et rémunération élevée. Reconnaître la douance et ses particularités, nous semble même plus près d’un objectif cher à la gauche de justice pour tous. Or, bien souvent les centrales syndicales, évidemment placées à gauche sur l’échiquier politique, n’ont pas vraiment encouragé les besoins spécifiques des personnes douées et surdouées[15]. C’est un peu comme si les syndicats croyaient qu’aider des jeunes ayant des besoins pédagogiques différents revenaient à encourager leur contraire idéologique.

1.3 : Le Québec craint-il de réussir ? Plusieurs auteurs se sont déjà attardés sur le syndrome des Plaines d’Abraham, c’est-à- dire sur notre peur peut-être inconsciente de réussir. Pourtant, le Québec étant le carrefour de plusieurs cultures, le potentiel créatif et les occasions de stimulations intellectuelles sont fort élevés. Mais peut-être est-ce le poids historique de la Conquête qui modèle une façon de penser qui décourage la quête de l’excellence et la volonté de s’illustrer[16]? En ce sens, le concept de douance n’est peut-être pas populaire en raison de notre inconscient collectif de « perdant » historique. Les valeurs sociales héritées pèsent peut-être lourd contre la reconnaissance de la douance.

1.4 : Les anglo-saxons et la douance La douance semble bien mieux reconnue et acceptée dans les pays anglo-saxons qu’ailleurs dans le monde. Les États-Unis encouragent beaucoup les programmes et les projets supportant les besoins des personnes douées et surdouées. Dans les pays où il y a une plus grande cohésion sociale et une plus grande fierté nationale, on stimule même les personnes ayant un potentiel intellectuel, car on croit qu’elles vont contribuer à un plus grand rayonnement national et qu’elles enrichiront le pays de leurs particularités[17]. Dans ces pays, le goût du dépassement est stimulé davantage. La créativité et l’originalité sont valorisées, car on a pleinement conscience que ces aptitudes sont déterminantes pour s’illustrer internationalement et créer un avantage comparatif incontestable. Il est évidemment plus difficile de développer ces talents créatifs au cœur d’un système traditionnel normatif qui a pour effet d’uniformiser l’apprentissage et la façon de penser des étudiants. Il est bien difficile de sortir des sentiers battus, car l’on peut craindre de ne pas recevoir les résultats académiques adéquats. Or, dans le système scolaire actuel, l’excellence du relevé de notes est la clef pour accéder à certains programmes d’études. Donc, pour s’assurer de pouvoir poursuivre le cheminement académique souhaité, on peut privilégier une façon d’apprendre bien conservatrice pour plaire aux évaluateurs pour accéder avec grâce aux études supérieures. Malheureusement, bien des étudiants ont de la difficulté à s’intégrer aux études de deuxième et de troisième cycle, peut-être en partie en raison du formatage de la pensée entrepris pendant le cursus d’études antérieur[18].


Penser par soi-même peut être négligé et ne constitue pas un objectif académique fondamental. D’ailleurs, encourager la créativité devrait être largement encouragé par les établissements d’enseignement au Québec. La créativité bien que souvent associée à la douance n’est pas strictement l’apanage des personnes jouissant d’un quotient intellectuel de 140 et plus. Un fort pourcentage de la population étudiante est donc susceptible d’être rejoint par des programmes d’enseignement favorisant le développement de la créativité. On devrait autoriser les jeunes à développer leurs qualités, dons ou talents par des méthodes d’enseignement leur laissant une plus grande plage de liberté. En agissant de cette manière, il est à parier que plusieurs jeunes ayant un talent particulier pourront s’illustrer et peut-être devenir doué ou surdoué dans un domaine particulier. Car on aurait tort de penser que la douance est uniquement innée. Peut-être serait-elle davantage acceptée si on réalisait qu’elle est acquise. De cette manière, on réaliserait peut-être qu’un plus grand nombre de jeunes ont des aptitudes spéciales pour un domaine et méritent que leurs dons spéciaux éclosent.

1.5 : Favoriser l’accélération scolaire Plusieurs psychologues craignent que l’accélération scolaire nuise au développement socio-affectif du jeune accélérant en le privant de contacts avec d’autres jeunes de son âge, Des chercheurs ont déjà expliqué la dyssynchronie existant entre l’avance intellectuelle et le retard potentiel des doués et surdoués sur le plan relationnel[19]. En le coupant des préoccupations des jeunes de son âge pour qu'il s’accomplisse d’un point de vue intellectuel, on risque de couper le jeune doué davantage du monde réel ou évoluent des gens de tout niveau intellectuel. Plus tard, il risquerait d’être désabusé au moment d’intégrer le monde du travail. En n’étant pas préparé à s’adapter aux différences des autres, il aura alors bien du mal à trouver ses repères et à performer. Nous croyons qu’il est possible de combiner le développement affectif avec l’épanouissement de son plein potentiel intellectuel en intégrant dans les activités d’apprentissage du jeune, des activités parascolaires ou des activités ou celui-ci ne présente pas des aptitudes exceptionnelles. Il pourra donc y participer avec des jeunes de son âge et se retrouver ainsi en compagnie de ses pairs sans se distinguer par sa différence intellectuelle. En aucun cas, nous encourageons la coupure des jeunes aves le monde réel et commun. Si le jeune doué et surdoué respecte bien sa personnalité entière qui passe par la reconnaissance par lui-même et par ses pairs de ses aptitudes intellectuelles particulières, il sera bien avec lui-même et n’aura pas de problèmes majeurs relatifs à la confiance en soi et à l’estime de lui-même qui peuvent entacher la vie des personnes douées et surdouées qui sont obligées de nier leurs dons pour être acceptées socialement.


Selon nous, les problèmes psychologiques et socio-affectifs risquent plus de survenir si l’on n’accorde pas d’importance aux besoins spécifiques des personnes douées et surdouées. 1.6 : L’intelligence a plusieurs visages Il serait peut-être réducteur de limiter l’intelligence à une seule définition ou vision[20]. Bien souvent, on accorde une attention particulière à l’intelligence liée à la logique ou aux sciences naturelles. Les disciplines liées aux mathématiques et aux sciences naturelles reçoivent généralement un écho plus favorable que l’intelligence relative aux sciences humaines et à la littérature. Quand on évoque l’intelligence motrice, cela peut même susciter l’hilarité tant nous avons une vision limitée de l’intelligence. Notre cerveau a deux hémisphères qui favorisent l’exécution de tâches associées à la logique ou aux sentiments. Il arrive que des gens aient des aptitudes aiguisées pour ces deux types d’activités, mais en général on a un des deux hémisphères cérébraux qui est davantage développé que le second. Donc, il est plus rare que l’on rencontre des doués ou des surdoués qui soient aussi performants pour les tâches requérant la logique que pour les tâches plus littéraires. On a beaucoup de doués ou de surdoués présentant des facultés exceptionnelles pour un domaine d’études, mais qui démontrent des aptitudes normales pour les autres domaines du savoir. Il faut également tenir compte de ce fait, lorsque l’on propose l’accélération et l’enrichissement scolaire. Donc, sous bien des aspects intellectuels, une personne douée ou surdouée peut ressembler à ses pairs et peut recevoir un traitement commun concernant cet aspect de sa personnalité. Bien entendu, il existe des personnes surdouées qui présentent des facultés exceptionnelles pour tous les domaines d’études. Pour les personnes qui bénéficient d’un QI de plus de 160, il apparaît de la plus grande importance qu’elles bénéficient d’un traitement particulier pour leurs études, car leurs leurs possibilités d’intégration dans le système scolaire sont fort compromises. S’il existe un décalage entre les personnes présentant un quotient intellectuel moyen (100) et les personnes douées (130), ce décalage est encore plus marqué entre les personnes douées et les surdoués(160)[21]. Ainsi, les personnes douées ont peut-être plus de possibilités de s’adapter au mode d’éducation traditionnel que les personnes présentant un quotient intellectuel de 160 et plus ou le décalage est trop marqué avec le groupe(100). On déduira donc que c’est davantage pour le groupe présentant un QI particulièrement élevé que l’importance de trouver des solutions alternatives pour satisfaire ses besoins académiques s’avère cruciale. 1.7 : La mesure de l’intelligence S’intéresser uniquement aux tests d’intelligence pour mesurer l’intelligence d’une personne nous semble inefficace[22]. L’avantage majeur de ces tests repose principalement sur le caractère impartial de ceux-ci. Mais on ne doit pas oublier qu’un test ne mesure pas tout le spectre de l’intelligence, mais uniquement ce que les questions du test examinent. Il nous semble bien inconfortable de mesurer l’intelligence, car elle nous apparaît bien difficile à définir. Qui peut vraiment définir de manière exhaustive ce qu’est l’intelligence ? Mesurer toutes les facettes du spectre de l’intelligence nous semble bien complexe. Mais c’est rassurant d’avoir recours à un test de QI, parce que cela semble présenter l’avantage d’être juste pour tous. Mais est-ce vraiment le cas ? Les tests d’intelligence sont faits pour répondre aux besoins de la population en général. Ils ne sont pas réalisés en fonction des particularités intellectuelles des surdoués. Pour répondre aux questions des tests de QI, les surdoués doivent parfois se contraindre à réfléchir comme le ferait le groupe le plus représentatif de la société. Si l’on étudie attentivement la structure de ces tests, on en arrive à déterminer des constantes qui s’expliquent par les axes de l’intelligence que l’on entend examiner. Or, on peut se permettre de critiquer ici cette façon de procéder. En procédant à l’étude de plusieurs tests de QI avec l’aide des probabilités et des statistiques, on peut déduire des questions qui risquent de nous être posées et établir à l’avance des trucs et des astuces pour répondre très rapidement aux questions du test soumis[23]. On se propose d’exposer plus loin, dans la rédaction de ce travail, une méthode pour préparer les gens à la passation de ce test et à optimiser les résultats. Car il ne faut pas se tromper, il existe des méthodes pour entraîner notre cerveau à être plus performant. En plus d’une alimentation et d’un mode de vie incluant de l’activité physique intense et une bonne oxygénation, les activités mentales stimulant les deux hémisphères de notre cerveau comptent aussi dans le développement d’aptitudes intellectuelles particulières. Nous pouvons également stimuler notre mémoire en s’adonnant à des activités de mémorisation constantes. Nous avons certes un potentiel intellectuel qui est inné, mais les qualités acquises pour augmenter son potentiel intellectuel ne sont pas négligeables. En ce sens, ces considérations remettent également en échec la conception eugéniste de l’intelligence. Nous sommes, en effet, en partie responsables du développement de nos aptitudes intellectuelles[24]. Seule à elle, l’activité sportive peut permettre d’accroître le nombre de nos neurones et de nos aptitudes cognitives de manière significative. Il appartient donc à tout et chacun d’accroître son agilité d’esprit en s’adonnant à un programme d’entraînement particulier. Donc, le travail et l’effort qui sont bien socialement valorisés et retrouvent ici aussi une justification supplémentaire. Bien des études ont démontré que les doués et les surdoués ont plus de chances de voir leurs dons respectés dans un milieu socio-économique favorisé où les parents et les proches sont plus scolarisés. La chance pour ces enfants d’être entourés de jouets éducatifs stimulants, de matériel informatique favorisant l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul ainsi que l’accès à des livres ouvrant bien des horizons est plus grande. Il est, de plus, possible pour les parents d’offrir à leur enfant une rencontre avec des psychologues spécialisés pour déterminer le potentiel intellectuel de leur enfant et de cerner ses besoins spécifiques. De plus, il s’agit d’un milieu socio-économique où la reconnaissance des aptitudes intellectuelles est plus élevée et encouragée. Plus la douance du jeune est révélée rapidement, plus ses chances de réussir augmentent, car il pourra comprendre davantage sa différence d’avec les autres et demander des cours spéciaux. Le risque de frustration et d’incompréhension est par le fait même réduit. Ainsi, selon nous, le ministre de l’Éducation devrait offrir aux enseignants des quartiers défavorisés du Québec une formation particulière pour les aider à repérer les enfants ayant des aptitudes intellectuelles singulières pour favoriser leur développement harmonieux.

1.8 : L’éducation à distance pour répondre aux besoins de la population douée et surdouée On doit maintenant s’attarder aux réponses à fournir pour satisfaire aux besoins éducatifs particuliers en matière d’éducation pour une population cible. Le premier aspect que l’on doit prendre en considération et qui doit guider toute notre action est évidemment la volonté et le désir de l’enfant ou de l’adulte doué et surdoué. En aucun cas, selon nous, la volonté des parents ou celle des enseignants ne devrait subroger à celle de la personne concernée[25]. Des personnes douées et surdouées peuvent souhaiter continuer leur scolarité de manière traditionnelle et cette décision doit, à notre avis, être respectée. Nous profitons également de l’occasion qui nous est offerte ici pour préciser que l’on ne souhaite pas rejeter ici de façon systématique l’éducation traditionnelle offerte au Québec et encourager tous les élèves et tous les étudiants québécois à emprunter le virage de l‘éducation à distance.


Nous comprenons et respectons le fait que l’éducation actuelle réponde aux besoins de la majorité des élèves et des étudiants. Nous ne nous attaquons pas non plus à l’action contemporaine des enseignants et des professeurs, mais nous souhaitons simplement apporter un éclairage novateur pour des situations ou l’éducation est plongée dans l’obscurité.

1.8.1 : Enrichissement scolaire Il est actuellement proposer des solutions de rattrapage et de récupération pour les élèves en difficulté. Alors, nous préconisons des heures d’enrichissement et d’approfondissement pour les élèves et les étudiants en avance d’un point de vue académique. Le recours à un enseignement personnalisé et individualisé par des rencontres encadrées par un tuteur doit être également privilégié. Les approches approuvées et reconnues pour les élèves ayant des difficultés d’apprentissage devraient être modifiées et adaptées aux personnes douées et surdouées. Nous nous proposons d’encourager les jeunes à s’illustrer sur la scène internationale en encourageant la participation des jeunes talentueux aux concours supranationaux. La préparation d’examens ayant une valeur internationale comme le GRE devrait être également encouragée pour stimuler les jeunes au niveau international. Toute occasion pour ouvrir les portes de l’esprit et élargir les horizons des élèves et des étudiants prometteurs devraient être encouragées[26]. 1.9 : Éducation à distance à la TELUQ et à l’Université du Québec à Montréal Pour chaque programme d’études offert par l’Université du Québec à Montréal, on devrait avoir la possibilité d’avoir à suivre à distance les études à son rythme en accord avec l’épanouissement complet de sa personnalité. Bien entendu, un certain nombre d’activité pédagogiques devrait avoir lieu à l’université. On parle notamment des laboratoires ou des activités de groupe. Les évaluations et les examens devraient également pouvoir avoir lieu à l’université pour s’assurer de la transparence et de l’équité des évaluations. Les étudiants qui suivent le cursus traditionnel auraient des évaluations équivalentes à ceux qui poursuivent leurs études à distance. Il est bien entendu légitime que les étudiants reçoivent le même diplôme qu’elle que soit la méthode d’apprentissage privilégiée pour préparer les examens. Les étudiants qui choisissent d’étudier à distance auraient droit aux syllabus des cours ou les objectifs éducatifs seraient clairement définis. Le matériel pédagogique recommandé ainsi que l’échéancier de travail devraient être parfaitement clairs. Le professeur ou le chargé de cours pourrait être rejoint si l’étudiant rencontre une difficulté ou souhaite tout simplement poser une question. Pour créer une meilleure cohésion au sein du groupe et favoriser l’entraide et la solidarité, un blog pourrait être créé pour chaque cours, pour favoriser les échanges entre les étudiants et la personne responsable du cours. Aucune discrimination ne devrait être faite entre les participants du blog, qu’ils suivent les cours à l’université ou à la maison.

1.9.1 : Admission aux cours à distance La seule exigence déterminante pour recevoir une éducation à distance est davantage axée sur la volonté et le désir d’autodétermination pour guider son cursus de manière autodidacte. Il est évident qu’il faille que l’étudiant démontre une grande motivation et une facilité à se discipliner, car il va être libre de son horaire et de ses plages d’études et de repos[27]. Ces deux dernières qualités sont habituellement reconnues chez les personnes ayant un potentiel intellectuel particulièrement élevé. Contrairement à certaines associations, comme Mensa, où l’on doit démontrer des aptitudes intellectuelles au moyen d’un test pour faire partie du groupe, une telle exigence ne sera pas ici recommandée. La porte de ce genre de formation sera donc ouverte à tous les étudiants. Cependant, on devra informer la communauté étudiante que le rythme proposé par les cours pour les doués et les surdoués sera particulièrement soutenu et peut-être ardu pour certains étudiants. Autant ces activités d’apprentissage enrichies et accélérées pourraient être bénéfiques pour les doués et les surdoués, elles pourraient peut-être être nocives pour les personnes n’ayant pas nécessairement la même agilité intellectuelle. Nous avons déjà pu constater qu’il était possible d’accroître ses capacités intellectuelles en s’adonnant à certaines activités de stimulations cérébrales, il faut donc être en bonne forme mentale pour pouvoir se prévaloir d’un rythme d’assimilation de connaissances beaucoup plus rapide que celui du groupe commun. Il pourra peut-être être douloureux pour certains de constater qu’ils n’arrivent pas à suivre le rythme de cette catégorie d’étudiants. L’épuisement et la détresse psychologique et narcissique peuvent être présentes chez les jeunes ayant décidé de suivre cette formation, mais n’arrivant pas s’adapter à ses exigences. C’est la raison pour laquelle, nous recommandons un entretien d’admission ou les jeunes devront démontrer leurs objectifs personnels et intellectuels. Une entrevue dirigée avec un psychologue serait bénéfique[28]. 1.10 : Crédibilité de l’enseignement à distance Pour plusieurs interlocuteurs, l’enseignement à distance est perçu négativement comme étant un enseignement de moindre qualité où l’enseignement dispensé n’est nullement équivalent à l’enseignement classique[29]. De plus, on peut penser que certaines personnes qui suivent cette formation ne sont pas bien adaptées socialement ou qu’elles ont eu divers problèmes et qu’elles ont dû procéder de cette manière pour s’instruire. On ne veut pas nier que plusieurs cours ou diplômes proposés parfois sur internet sont de qualité discutable. Certains sites semblent même relever de la supercherie.


Ce qui explique le malaise de la perception est plutôt la différence qui peut exister entre cette éducation et l’enseignement traditionnel. Or, nous savons que la différence effraie. L’incompréhension d’une situation peut faire naître les pires spéculations sur un sujet. Très souvent, on peut déduire que les personnes qui suivent des cours à distance sont des décrocheurs ou des personnes handicapées de diverses façons et que les cours qui leur sont proposés sont forcément allégés de leur valeur théorique[30]. On peut aussi penser que les professeurs à distance n’ont pas les mêmes qualifications que les professeurs habituels de l’université et que la rigueur administrative est moins soutenue que pour l’enseignement classique. Un autre problème relié à l’enseignement à distance concerne le sérieux des évaluations. Souvent, des étudiants peuvent penser qu’il est beaucoup plus facile d’obtenir de bons résultats par les cours à distance que par l’enseignement traditionnel[31]. Par conséquent, les diplômes obtenus par cette voie sont moins bien perçus des employeurs et de la société. Il nous apparaît donc primordial de mettre l’accent sur la rigueur de l’enseignement à distance pour qu’il gagne ses lettres de noblesse.


Ouvrages et sites web consultés


[1] VIENNEAU, Raymond, Apprentissage et enseignement : théories et pratiques, 2 ème édition., Montréal, Gaëtan Morin, c2011, 324 pages.

[2] SELHOFER-PARIS, Françoise, Mais où est passé le mode d'emploi pour cet enfant ?, Paris, Publibook, 2010, 120 pages.

[3] GAGNÉ, Françoys, Douance, talent et accélération : du parascolaire à l'université, Montréal, Centre éducatif et culturel, cop, 1986, 338 pages.

[4] MAGNIN, Hervé, Moi, surdoué(e) ?! De l'enfance précoce à l'adulte épanoui, Saint-Julien-en-Genevois, Jouvence, 2010, 91 pages. [5] LAROCHE, Christian, La fabrique de l'échec scolaire : tableau noir, tableau blanc, Paris, L'Hermattan, 2010, 133 pages.

[6] GALBRAITH, Judy, Je suis doué et ce n'est pas plus facile, Mont-Royal, La Boîte à livres, c2011, 115 pages.

[7] GARDNER, Howard, Les formes de l'Intelligence, Paris, Odile Jacob, 2010, 476 pages. [8] GARDNER, Howard, Les cinq formes de l'intelligence pour affronter l'avenir, Paris, Odile Jacob, 2009, 206 pages. [9] Programmes Sport-études et Arts-études : http://www.education.gouv.qc.ca/accueil

[10] Mouvement provincial Génies en herbe : http://mpghp.ca

[11] NEVOUX, Gregory, TORDJMAN, Sylvie, Le dessin des enfants à haut potentiel : de la créativité à la psychopathologie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, 148 pages.

[12] LOUIS, Jean-Marc, Mon enfant est-il précoce ? : comment l'aider et l'intégrer en famille et à l'école ?, 3 ème édition, Paris, Interéditions, 2010, 195 pages.

[13] MILLER, Alice, Le drame de l'enfant doué la recherche du vrai soi, Paris, Presses universitaires de France, 2009, c2008, 104 pages.

[14] PIPET, Patrick, Sauter une classe : entre mythe social et faille narcissique, Paris, L'Hermattan, 2010, 170 pages.

[15] TERRASSIER, Jean-Charles, Les enfants surdoués, ou, La précocité embarrassante, 8 ème édition, Issy-les-Moulineaux, ESF, 2009, c1981, 143 pages.

[16] SCHWIMMER, Éric, Le syndrome des plaines d'Abraham. Montréal, Boréal, 1995, 205 pages. [17] CHAMONT, Philippe, Précocité intellectuelle : les magiciens du paradoxe, Nîmes, Champ social, 2008, 208 pages. [18] PAPOUTSAKI, Pélagie, Les surdoués dans la réalité scolaire : l'enfance de la pensée créatrice à l'épreuve, Paris, L'Hermattan, 2008, 286 pages.

[19] CÔTÉ, Sophie, L'épanouissement de l'enfant doué, Paris, Albin Michel, 2009, 185 pages. [20] GARDNER, Howard, Les intelligences multiples : [ la théorie qui bouleverse les idées reçues ], Paris, Retz, 2004, 188 pages.

[21] BEYLOUNEH, Clotilde, Mon enfant est précoce : comment l’accompagner, Paris, Marabout, 2008, 222 pages.

[22] CUDICIO, Catherine, Le grand livre des tests psy, Paris, Eyrolles, 2010, 341 pages. [23] https://www.mon-qi.com


[24] WEISMANN-ARCACHE, Catherine, Les surdoués : du bébé à l’adolescent les destins de l’intelligence, Paris, Belin, 2009, 351 pages. [25] http://www.douance.org/guide.html & BEYLOUNEH, Clotilde, Mon enfant est précoce : comment l’accompagner, Paris, Marabout, 2008, 222 pages.

[26] ADDA, Arielle, Le livre de l’enfant doué : le découvrir, le comprendre et l’accompagner sur la voie du plein épanouissement, Paris, Solar, 2008, 334 pages. [27] CARON, Alain, Être attentif, c’est bien ... persistez c’est mieux ! : stratégies pour développer la persistance dans la tâche chez les élèves, Montréal, Chenelière-éducation, c2011, 176 pages.

[29] Sous la direction pédagogique de Pierre Gagné, Visions pédagogiques de la formation à distance, Québec, Télé-Université, Université du Québec à Montréal, 2010.

[30] Ingénierie pédagogique et technologies éducatives : Recueil de textes sous la direction de Josianne Basque Québec, Télé-Université, Université du Québec à Montréal, 2010, 145 pages. [31] Internet à l’école : approche critique : TED 1270, Sous la direction de Violaine Page-Lamarche, Québec, Télé-Université, Université du Québec à Montréal, 2010.

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